Quotidien Shaarli
February 21, 2020
La précieuse loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) de 2004 organise ainsi parfaitement les choses pour que les enquêtes de police puissent être menées et aboutir aux condamnations de ceux qui abusent du droit à l’anonymat et à la liberté d’expression. Il ne faut pas hésiter à porter plainte. Chaque semaine des jugements sont rendus qui démontrent que l’anonymat de façade n’est en réalité qu’un pseudonymat, qui peut être utilement levé lorsque c’est nécessaire et approprié, sous le contrôle d’un juge qui le vérifie.
A cet égard il nous faut marteler et défendre l’importance cruciale de la LCEN qui, si elle peut toujours être améliorée, ne doit être modifiée qu’avec une main des plus tremblantes, tant elle fonde un délicat équilibre entre les droits et les libertés de chacun. Obliger les plateformes à diffuser l’identité de tous ceux qui s’y expriment serait un grave recul pour la démocratie.
La nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dévoilé hier sa très attendue « stratégie pour les données » (essentiellement non personnelles). L’exécutif bruxellois envisage notamment une « loi sur les données », à horizon 2021.
Une idée bancale, un entrepreneur beau parleur et un investisseur un peu trop naïf: la recette de l'échec.
C’est sans doute la première fois où l’Intérieur fait état aussi ouvertement de négociations avec les éditeurs en vue d’installer des backdoors ou d'une piste de réforme législative pour les contraindre. En 2016, l'ANSSI affichait toutefois ses craintes : garantir l'accès aux données chiffrées, par exemple au moyen d'une backdoor, « aurait pour effet désastreux d'imposer aux concepteurs de produits et de services de sécurité un affaiblissement des mécanismes cryptographiques ».